Bien chers amis,
En m’associant à un groupe de témoins de l’Évangile au cours de cet été, allant de maison en maison, j’ai été interpellé par l’exclamation d’une personne rencontrée sur le pas de sa porte qui nous lança bravement après quelques mots de témoignage : « Eh bien, sauvez-vous vous-mêmes et sauvez-nous avec ! ».
Cette apostrophe inattendue résonna pour tout le groupe comme un défi et comme un appel vibrant que nous n’avons pas laissé passer…
L’interpellation de ce villageois (qui nous retint ensuite pour un rafraichissement), m’a rappelé avec précision cette situation dramatique de Jésus sur la croix, entouré de deux autres hommes en Luc 23:32-43 : « Si tu es le Christ, sauve-toi toi-même et nous avec toi… ». Oui, j’ai pensé à cette parole du brigand, de celui qu’on appelle le « mauvais brigand ». Eh bien, ne nous débarrassons pas trop vite de ce « mauvais-là ».
Peut-être ne l’écoutons-nous pas avec assez d’attention, traditionnellement attirés par l’autre, le bon brigand, le brigand sympathique, le brigand qui est entré avec Jésus dans le Paradis. Et pourtant, il dit quelque chose, ce mauvais brigand… Il dit plus qu’il ne croit dire et il n’est pas le seul à le dire : il est le porte-voix d’une foule à travers les siècles, celle aussi d’hier et d’aujourd’hui, dont mon ami villageois. C’est la voix des sans voix, des désespérés, des souffrants, des condamnés, des victimes de toutes sortes… Ce qu’il dit du haut de sa croix, beaucoup d’autres le redisent de dessus leur lit de misère, du fond de leur cachot, devant la mort d’un frère-soldat abattu, de celle d’un enfant ou de leur propre mort. Il ne faut pas trop vite leur fermer la bouche, à eux tous, leur opposer la réponse de l’autre : « pour nous c’est justice… ».
Oui, il faut écouter ce brigand !
Il faut prolonger sa question, la pousser jusqu’à sa pointe extrême : la crucifixion de Jésus rend celle du brigand inutile, injustifiée. Avant Jésus-Christ, sa mort avait un sens, une raison. Elle était une expiation, un moyen de se mettre en règle avec la société des hommes. Mais là et maintenant, sur cette croix en compagnie du Christ… ? Comme je comprends l’angoisse du mauvais brigand ! Jésus en mourant pour lui et pour nous tous, enlève à cet homme son ultime consolation : celle d’avoir une bonne raison de mourir et de souffrir pour ses fautes passées… Il est là-même sur le lieu de son salut où grâce lui est accordée.
On aurait aimé être là pour lui expliquer tout cela, que grâce lui est pleinement faite par Dieu en cet instant.
Cet homme désespéré, violent, nous ressemble tellement avant que nous ayons entendu et reçu cette bonne nouvelle du salut divin. En effet, nous étions morts par nos fautes et par nos péchés dans lesquels nous marchions autrefois selon le cours de ce monde insiste l’apôtre Paul (Éphésiens 2). Puis il précisera plus loin : « Mais Dieu est riche en miséricorde et, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos fautes, il nous a rendus à la vie avec Christ… C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. ».
Oui, cette Bonne Nouvelle que nous appelons l’Évangile, mérite d’être connue par tous les humains de notre temps, dont nos interlocuteurs villageois !
Par notre témoignage personnel ou en groupe, que l’annonce du salut en Christ parvienne jusqu’aux cœurs les plus fermés ou révoltés et dont l’appel « Sauvez-nous avec ! » mérite que nous nous arrêtions près d’eux.
La CMM est à longueur d’année à vos côtés pour que l’appel qui retentit de chaque foyer, derrière de nombreuses portes fermées, jaillisse jusqu’au Sauveur au travers d’un traité remis au bon moment, au travers de votre soutien fidèle.
Que le Seigneur nous encourage et nous fortifie tous de la sorte ce mois-ci qui est riche en efforts et en besoins.
Avec affection fraternelle fidèle,